Comme chaque année la commune était présente à cette 79ème cérémonie de commémoration. Une tragédie survenue à quelques kilomètres de Lafitte qu’il ne faut pas oublier.
Retour sur la journée tragique du 12 juillet 1944:
12 juillet 1944 – Trahison
Laparade 4 heures du matin. Les épis de blé, lourds de promesses de féconde récolte, attendent la lame meurtrière du moissonneur. Neuf jeunes hommes, sous la conduite d’un chef plus âgé, eux aussi rempli d’espérance et d’avenir, vont peut-être tomber sous les rafales criminelles des miliciens. Ce petit groupe F.T.P., au bois de Bures, vient chercher des armes pour lutter contre l’envahisseur.5 heures. Une voiture arrive. Des hommes en descendent et demandent au chef, Marcel Lacassagne, de faire avancer ses hommes. Un moment de surprise, mais il est trop tard : ce ne sont pas des amis, mais des miliciens. Le groupe a été trahi, vendu. Les armes crépitent ; les hommes fuient. Sur les neuf, 6 sont pris de suite : les deux frères Marcis, Pepin, Rozier, Caujolle et Lacassagne, horriblement blessé. Les trois autres réussissent à se sauver : Bourgeois, Bouy, Dauriac, quoique atteints par les balles. Le tout a duré une heure environ. Il est 6 h 30.
12 juillet 1944 – Fusillade
Les prisonniers sont emmenés auprès d’une cabane où sont enfouies quelques armes. Profitant d’un instant d’inattention de ses gardiens, ROZIER parvient à s’enfuir, bien que légèrement atteint. Pris de fureur, les miliciens, aidés par les S.S.allemands de la division « Das Reich » incendient la cabane et conduisent Lacassagne au bord de la route de Tourailles : là, les « mauvais français » comme dira plus tard l’officier S.S., achèvent lâchement le chef de groupe.
8 H 45. Un autre drame – Madame Dubourdieu, dont le mari est prisonnier à Féron (Tonneins) va chercher du pain pour ses enfants : elle est reconnue par les bourreaux et frappée presque à mort, après avoir servi de « cible » pendant 400 mètres. Le pain et la maman ne reviendront jamais à la maison !10 H. la fusillade est terminée.
12 juillet 1944 – Bravoure et exécutions
Les soldats patrouillent dans la campagne et le village. Les prisonniers sont conduits à Aiguillon où bivouaquent les S.S. Ils passent en cour martiale et sont condamnés à mort ! 5 h. de cauchemar, de panique, de terreur, un habitant de Laparade, ancien combattant de 14-18, exhorte au calme, à la prudence, et invite la population à ne pas sortir. C’est alors que des secours s’organisent pour secourir les blessés. Avec courage et générosité, cinq hommes fouillent les champs de blé, les bois, les taillis et trouvent Dauriac affreusement blessé aux jambes et au ventre : un semblant de civière, et il est transporté, à dos d’homme, après quelques soins, chez un propriétaire qui, avec un cheval, le transporte à l’hôpital de Clairac. Ce triste cortège arrive à Laparade vers 16 H, et c’est le drame. Les S.S. sont revenus, avec les survivants du matin : devant la porte de l’Eglise, tous les hommes du village sont rassemblés. Instant d’intense émotion : « Reconnaissez-vous, parmi ces hommes, des partisans du maquis ? » Ces jeunes qui vont mourir, suivent des yeux, un à un, les habitants qui semblent les implorer – Silence impressionnant « Non ». Un autre mot, et Laparade pleurait 40 victimes de plus. Un S.S. donna à boire à Dauriac qui continua son calvaire jusqu’à Clairac où il mourut le lendemain. Un ordre bref : tous les hommes chez eux. Dix minutes plus tard, le drame est consommé : les frères Marcis et Pepin tombent sous les balles, au bord des fossés. Caujolle, par un véritable miracle, échappe à la mort et réussit à s’enfuir.
17 H. Le calme – Les S.S. sont partis, avec leurs voitures, camions, auto-mitrailleuses, et aussi la conscience tranquille : ils ont achevé l’œuvre commencée par des tueurs à gage ! La nuit sera calme : les yeux ne se fermeront pas.
Sources: https://mairie-laparade.fr/laparade-750-ans-dhistoire/